Formation marketing : la fin des recettes miracles ?

Etroitement lié aux nouvelles technologies et aux aspirations des consommateurs, le marketing évolue en permanence. Difficile dans ces conditions de dispenser aux futurs professionnels un enseignement qui soit toujours au goût du jour. Mais cela doit-il être le seul objectif des formations ?

Nouveaux standards aujourd'hui, vieilles habitudes demain ! Comment adapter les formations à un métier, en l'occurrence le marketing, alors que ce métier ne cesse d'évoluer ? A quoi sert d'enseigner les dernières techniques, pour ne pas parler de dernières modes, si ces techniques n'ont plus cours ou presque lorsque ceux qui ont été formés arrivent sur le marché ?

Cette tendance à l'obsolescence accélérée des savoirs n'est pas le fait des seuls métiers du marketing ; ceux des NTIC y sont par exemple particulièrement exposés. Justement, c'est notamment parce qu'ils sont désormais dépendants des nouvelles technologies de l'information et de la communication que les marketeurs doivent aller aussi vite qu'elles.

Il s'agit en fait d'une course effrénée qui s'accorde mal avec un enseignement pérenne.

D'un côté, ces professionnels sont tributaires des avancées et des outils scientifiques mis à contribution pour tenter de percer les secrets du cerveau humain (eye-tracking, de la neuro-analyse, de l’IRM…) ; de l'autre, ils le sont également des envies, des goûts, des valeurs des consommateurs, mais aussi de tout ce qui au contraire les repoussent ou les exaspèrent. Tout cela sans même évoquer la qualité des produits ou service dont ils sont censés vanter les mérites.

Suivre les évolutions

S'ils ont encore la possibilité d'innover, parfois d'inventer, les marketeurs sont aussi — surtout ? – contraints de suivre des tendances qui naissent ailleurs, sur les réseaux sociaux en particulier.

Par conséquent, comment prévoir ce que ces fameux réseaux, mais aussi les ingénieurs, les biologistes, les neurologues ou les sociologues, voire les quelques géants de l'Internet nous réservent demain pour l'intégrer dès aujourd'hui à l'enseignement ?

Le plus sage est sans doute d'intégrer le fait que le marketing n'a d'autres choix que de suivre des évolutions extérieures, le rôle des formateurs consistant dès lors à cultiver les qualités des étudiants, à développer leur curiosité et leur imagination, leur adaptabilité et leur réactivité, leur goût de la nouveauté et de l'innovation.

Bref de former de futurs professionnels à la tête bien faite, plutôt que bien pleine de « recettes miracles qui marchent à tous les coups » ?