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DRH : ni gestionnaire ni humaine, tout simplement nouvelle

Dorsimont 10-7-2015 10:25
Catégories: Focus métiers
 blog_image:aclcon_1436516740559f81847f076.jpg:end_blog_image Faut-il privilégier une approche froide et analytique des RH ou au contraire miser avant tout sur l'humain ?

Chaque professionnel a bien sûr son avis sur la question et chacun des arguments à faire valoir.

Et si cette alternative chiffres-hommes était déjà dépassée ?


La gestion stratégique des RH — GSRH — est désormais la règle en entreprise.

Certains s'en félicitent, d'autres le déplorent. Pour autant, les besoins en talents et en compétences ne peuvent-ils pas être chiffrés, quantifiés, rationalisés sans être nécessairement déshumanisés ? L'expérience prouve malheureusement que lorsque la gestion des hommes est confiée à des outils informatiques, ceux-là ne sont plus que des données parmi d'autres.

Quand le digital change tout
La digitalisation de l'entreprise et de la société est en passe de changer la donne.

En effet, l'entreprise est un mode d'organisation pratique du travail liée aux coûts transactionnels entre acteurs économiques. Avec le digital ces coûts transactionnels baissent et l'intérêt pour l'entreprise dans ses formes premières (XIXème et XXème s.) aussi.

En exemple, les immenses open-spaces où chacun est soumis au regard et à l'écoute de l'autre cèdent ainsi la place à des espaces plus petits, qui souvent ne sont même plus localisés à la même adresse.

Par conséquent, le bureau nomade et le travail à distance transforment le rôle des RH.

Les qualités autrefois privilégiées ne sont plus celles qui conviennent aujourd'hui : l'esprit d'initiative, la personnalité et l'autonomie sont indispensables lorsqu'on travaille seul ; la faculté à s'intégrer, le respect des règles et de la hiérarchie, semblent l’être beaucoup moins.

Ainsi, les DRH sont de plus en plus appelées à recruter des profils difficiles à identifier grâce aux seuls cursus et diplômes.

Quant à la gestion à distance de salariés — ou d'indépendants —, elle diffère également de celle de collaborateurs réunis tous en un même endroit et soumis aux mêmes règles. Et que dire de la gestion des formations ou des carrières lorsque ces mêmes collaborateurs n'aspirent pas à s'éterniser dans une entreprise ni à y « prendre du galon » ?

Un remède aux maux de l'entreprise ?
Le malaise que vivent les salariés en entreprise trouvera peut-être son remède dans cette nouvelle organisation. Le télétravail répond en effet aux besoins fondamentaux de l'être humain que sont le renforcement de son identité, le besoin de cultiver sa personnalité ou de se créer son propre univers.

Autant d'aspirations impossibles à satisfaire dans un lieu impersonnel où cohabitent quotidiennement des personnes qui souvent n'éprouvent aucune affinité, qui parfois nourrissent une réelle hostilité.

Avec le travail délocalisé, la défiance propre à la vie en entreprise cède nécessairement la place à la confiance.

Quant au travail collaboratif, loin d'être découragé, il peut au contraire se développer, libéré de la supervision de la hiérarchie. Le rôle du manager n'est plus alors de contrôler, de sanctionner, mais d'organiser, de coordonner…

Savoir si la DRH doit être avant tout gestionnaire ou humaine n'est peut-être déjà plus d'actualité.

Digital oblige, C'est peut-être la nouvelle organisation du travail, hors et en entreprise, qui risque à terme de dessiner, voire de décider ce qu'elle sera demain.

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