Recrutement : la revanche de l'humain ?

Avec l'ère du numérique, les modes recrutement sont en passe de changer radicalement. A terme, ce qui était hier négligé, voire méprisé, sera en effet valorisé. Comment mener à bien une telle révolution ?

Ah !, qu'il était «simple» le temps où il suffisait de chercher dans une pile de CV celui qui correspondait le mieux au profil type préétabli. Tellement simple que des robots suffisaient pour recruter. Des robots qui en choisissaient d'autres, eux aussi calibrés et programmés pour réussir…

Mais ces temps ont semble-t-il vécu. Paradoxalement, c'est au moment où NTIC et numérique ont pris le pouvoir que l'humain, avec ses inconnues et ses surprises, est en passe de retrouver sa place dans l'entreprise.

Mais comment discerner l'aménité, l'entre-gens, l'adaptabilité, l'inventivité ou la curiosité quand ce sont des logiciels qui trient et sélectionnent les candidats ?

Entreprises et responsables du recrutement savent-ils encore embaucher autrement qu'en se basant sur des tests et des pédigrées ?

En outre, les entreprises en quête hier de l'oiseau rare, ce jeune diplômé déjà expérimenté, doté d'une double ou triple compétence, à la fois scientifique et littéraire, excellent commercial et parfaitement scrupuleux, etc., ces entreprises ne rechercheront-elles pas demain d'autres profils, certes différents, mais tout aussi introuvables ? Ne risquent-elles pas d'élaborer de nouveaux modèles, plutôt que de juger au cas par cas, sans a priori ni stéréotype ?

Savoir-être ou savoir-faire ?

Certains employeurs ont cependant déjà sauté le pas et choisi d'abandonner les processus habituels de recrutement pour recourir aux réseaux et aux recommandations de leurs collaborateurs. Des collaborateurs qui peuvent d'ailleurs être récompensés en cas d'embauche.

Recrutement social, recrutement hors CV, recrutement affinitaire sont autant de solutions possibles.

Selon nombre de spécialistes, l'avenir appartiendra au salarié caméléon, capable de s'adapter à toutes les situations, aux changements de métiers et d'environnements. Ce ne seront plus les savoirs techniques qui feront la différence, mais les aptitudes à s'intégrer, à évoluer, à s'épanouir dans la nouveauté, à travailler en équipe, à gérer le stress et les tensions.

Bref, des qualités que l'on n'acquiert que rarement à l'école, aussi grande soit-elle, mais que l'on possède naturellement.

Autant de talents que l'homme seul est susceptible de repérer et d'apprécier à leur juste valeur. A condition toutefois que l'entreprise reconnaisse que le savoir-être vaut tout autant et peut-être mieux que le savoir-faire.