Le Chief Culture Officier, un manager de plus ?

Par: Dorsimont 3-9-2015

Catégories:Focus métiers,
 blog_image:aclcon_144126223555e7ea9b932f9.jpg:end_blog_image

Le monde change, les goûts des consommateurs évoluent sans cesse et les entreprises doivent s'adapter.

Certains spécialistes considèrent qu'il faut un nouveau spécialiste, le Chief Culture Officer, pour débusquer les tendances et guider les entreprises.

Bonne idée ou nouveau gadget made in USA ?


Tout droit venu des Etats-Unis, voici le Chief Culture Officer (CCO), en français le vice-président de la culture.

De quoi s'agit-il ? D'un spécialiste censé observer, discerner, repérer tout ce qui se fait, se dit, se crée hors de l'entreprise.

L'apparition de ce nouveau professionnel est révélatrice de la crainte qu'ont les entreprises de passer à côté d'une tendance de fond, de la révolution qui changera le monde.

La vitesse à laquelle se propagent informations et idées a en effet de quoi inquiéter ceux qui considèrent devoir répondre à la plus petite «lubie» du consommateur.

Mais faut-il le faire ?

L'anthropologiste culturel américain Grant McCracken, ardent promoteur du CCO, relate les déboires de Levi Strauss qui aurait perdu un milliard de dollars en ignorant le mouvement hip hop et en ne changeant pas la forme de ses jeans. Pourtant, le hip-hop est apparu dans les années 1970, alors qu'Internet et les réseaux sociaux n'existaient pas et que tout allait infiniment moins vite.

Prendre de l'avance, mais pour combien de temps ?
Selon Grant McCracken, le CCO n'a ni profil ni compétences types, vécu et curiosité mis à part. Sa mission est d'épauler le directeur du marketing et de tracer un chemin qui aidera l'entreprise à s'adapter au monde. Mieux, il s'agit d'anticiper les nouvelles tendances et de prendre de l'avance.

Mais de l'avance pour combien de temps ? Avec la mondialisation et l'accélération digitale, la concurrence s'adapte vite et répond coup pour coup. Certaines entreprises peuvent heureusement compter sur leur nom, leur image et leur prestige pour se démarquer.

Structurer et valoriser cette culture propre fait d'ailleurs partie des attributions du CCO.

Mais pour pouvoir évoquer l'histoire, le patrimoine ou le savoir-faire d'une entreprise, encore faut-il qu'elle les ait conservés, qu'elle ne soit pas devenue un simple nom et que ses produits ne soient pas fabriqués dans les mêmes usines que ceux de ses concurrents.

Sinon il ne s'agit plus de culture, mais de marketing.

L'économie est aujourd'hui globalisée, la concurrence exacerbée, les industries et les emplois délocalisés.

Comprendre le chaos ambiant est indispensable, valoriser la culture d'une entreprise aussi.

Faut-il pour autant créer une nouvelle fonction ?

 blog_image:aclcon_144126239955e7eb3fcc925.jpg:end_blog_image

Pour aller plus loin :

Grant McCracken - Getting Culture into the Corporation