Par: Dorsimont 30-4-2014
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La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) prend tout son sens en ces temps où cohabitent chômage de masse et pénurie de main-d'œuvre. |
Un paradoxe d'abord : alors que le taux de chômage est au plus haut, nombre d'entreprises ont des difficultés à recruter. Un constat ensuite : ces entreprises peinent à trouver ailleurs les talents qu'elles ont parfois en interne.
Pour pallier ces dysfonctionnements, la loi de sécurisation de l'emploi de 2013 et celle sur la formation professionnelle (2014) visent à accroître le recours à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences — la fameuse GPEC —, à mieux préparer les collaborateurs aux mutations futures et à moins recourir aux emplois précaires. Il s'agit à la fois de dessiner des perspectives professionnelles pour les salariés et de fournir au management un descriptif précis des potentiels à sa disposition.
Ce nouvel arsenal réglementaire concerne les entreprises de plus 300 salariés, qui disposent d'un réservoir de talents.
Mais les autres, les plus petites ?
Une solution est la mutualisation, qui permet de mettre en commun la main-d'œuvre, pour faire face aux pics ou aux baisses d'activité ou pour « emprunter » un expert le temps d'une mission. Une telle option ne peut sans doute se concevoir qu'au sein d'un même secteur d'activité. D'où d'éventuelles questions de concurrence et de confidentialité.
Des outils utiles, pas la panacée
Les Ressources humaines se sont longtemps contentées d'embaucher des profils types. Cette ère semble révolue : les emplois de demain sont en effet largement inconnus aujourd'hui, les carrières se fragmentent, les reconversions se généralisent, etc.
Des solutions techniques sont disponibles, qui mettent en regard talents et aspirations des salariés et besoins des entreprises. Il faut cependant veiller à ce que le réflexe d'hier, qui consistait à ne prendre aucun risque en recrutant des « clones », ne soit pas remplacé par une confiance aveugle en des logiciels préformatés.
Utiles, ces outils ne remplaceront jamais la faculté que seul l'homme a de repérer l'empathie, l'autorité naturelle, le charisme ou le sang-froid, indispensables pour occuper certains postes.
En outre, le professionnel du recrutement est le plus à même de sentir les tendances et d'anticiper les changements. Et cela bien avant la sortie d'un nouveau logiciel.