Digitalisation de l'entreprise : quand culture et innovation s'allient

Par: Dorsimont 2-4-2015

Catégories:Focus métiers,
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L'entreprise doit-elle changer de culture pour s'adapter au monde d'aujourd'hui ?

Doit-elle troquer la traditionnelle hiérarchie pour une organisation plus transversale ?

Peut-être, voire sans doute.

Cela dépend cependant de l'entreprise et de la culture dans laquelle elle a grandi.


D'un côté la culture, d'entreprise en l'occurrence, de l'autre l'innovation. Pour certains, ces deux notions sont incompatibles, la première reposant sur le passé et les habitudes, que la seconde vise à remettre en cause.

Ainsi présentées, culture d'entreprise et innovation ne font donc pas bon ménage. Deux citations de Claude Bernard* vont en ce sens : «C'est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d'apprendre» ; «Ceux qui ont une fois excessive dans leurs idées ne sont pas bien armés pour faire des découvertes».

En d'autres termes, en s'accrochant à ce qu'elles connaissent et pratiquent, les entreprises se privent de nouveautés qui pourtant leur seraient bénéfiques.

Mais autant il existe une différence essentielle entre l'innovation progressive et permanente — que certains spécialistes qualifient d'incrémentale — et l'innovation subite qui chamboule tout, autant les cultures sont multiples.

Il y a culture et culture
Réputées souples et adaptables certaines cultures, l'anglo-saxonne en particulier, évoluent et se transforment en permanence, à l'image de la langue anglaise.

D'autres au contraire semblent plus rigides et ont plus de mal à intégrer la nouveauté, ou le font brutalement ou après d'interminables débats.

Il est possible que la culture française appartienne à cette catégorie, comme le montre les sempiternelles discussions sur la sauvegarde de sa langue. Mais c’est peut-être aller un peu vite aux conclusions et nier une certaine vitalité des entreprises françaises en matière de dépôts de brevets notamment.

Néanmoins, il est probable que les entreprises évoluant dans des environnements culturels particuliers ont aussi des réflexes qui leur sont propres. Pour autant, peut-on dire que les entreprises devront changer de culture pour intégrer l'innovation ?

Dans certains cas probablement, dans d'autres pas forcément. Les entreprises les plus verticales, les plus hiérarchisées, devront s'“horizontaliser” pour intégrer les nouvelles pratiques nées du numérique.

Garder jalousement ses habitudes ou ses prérogatives n'empêchera en rien leur disparition si elles n'ont plus lieu d'être.

Les entreprises qui agiraient ainsi au mieux retarderaient l'échéance, au pis finiraient par disparaître, selon les principes chers à Darwin.

Une question de dosage
Pour autant, la transversalité que numérique et réseaux sociaux valorisent ne signifie pas la fin de toute verticalité.

En effet, même dans un organisme où règne la collaboration, il faut que des décisions soient prises. Il est parfois nécessaire de trancher lorsqu'un consensus ne peut pas être trouvé.

Les deux modes d'organisation peuvent donc possiblement cohabiter et ne pas s'exclure l'un l'autre. Et si finalement, plutôt que de changer de recette, il suffisait de modifier le dosage des ingrédients ?

Mais attention, chacun sait qu'en termes de cuisine, les Français sont facilement sourcilleux.

* Claude Bernard (1813-1878), Physiologiste français

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Pour en savoir plus sur le paradoxe culture d’entreprise
et innovation :
La culture d’entreprise - Rhinfo