Par: Dorsimont 5-11-2015
![]() |
D'un côté des hommes et des femmes chargés de tout mettre en œuvre pour augmenter les ventes de leur entreprise. |
Le temps des certitudes semble révolu, celui où il suffisait de recruter un profil type, peu ou prou identique au profil de celui qu'il fallait remplacer. Simple, efficace, rassurant.
Certes il est toujours possible aujourd'hui de procéder de cette façon : après tout, formations et diplômes n'ont pas du jour au lendemain perdu toute valeur !
Le problème est qu'il ne s'agit pas de valeur, mais plutôt d'adéquation avec les besoins de l'entreprise. Idem pour ce qui est de l'expérience et des parcours professionnels : cinq, dix, quinze ou vingt ans d'expérience au sein de la direction marketing d'un grand groupe n'est plus forcément la garantie d'un bon recrutement.
La digitalisation du monde et de l'entreprise a en effet tout transformé. En outre, cette transformation n'est encore ni suffisamment ancienne ni suffisamment complète pour être intégrée, digérée puis convertie en savoir, en connaissances académiques.
Cela d'autant que ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain.
Comment dans ces conditions savoir quels marketeurs — mais aussi quels informaticiens, quels communicants, quels responsables des ressources humaines, etc. —, recruter ?
Puisque, même si tout change, il est fort probable que vendre demeure la raison d'être d'une entreprise, il est tout aussi probable que ceux qui ont pour mission de faciliter et d'augmenter les ventes conservent un rôle majeur au sein de cette entreprise. Seuls diffèrent les outils que les marketeurs ont et auront à leur disposition.
Des outils et des hommes
Le numérique, les données en particulier, permettent déjà au marketing de disposer d'informations inaccessibles hier encore pour mieux connaître, voire pour devancer les attentes des clients.
Or le marketeur ne peut disposer à la fois des connaissances marketing, du savoir technique nécessaire à l'analyse des données, ou encore des compétences financières pour définir les objectifs à atteindre.
Ce n'est pas davantage à lui de recruter ni de définir les objectifs généraux de l'entreprise. Il peut cependant être une interface, l'interlocuteur privilégié des autres métiers.
Le marketeur devient alors un homme ou une femme orchestre, à même de coordonner, parfois d'infléchir le travail des autres directions, sans pour autant devenir celui ou celle qui dicte leur conduite aux autres.
Pour ce faire et sans être spécialiste, le marketeur doit s'intéresser et connaître les missions et les contraintes de chacun et ne pas avoir en tête ses seuls priorités.
Pas sûr qu'un parcours professionnel ou une formation existe, qui prépare à un tel rôle.
Cela signifie-t-il pour autant que personne ne puisse l'occuper ?
Aux Ressources humaines de prouver qu'il n'en est rien, en redonnant notamment toute sa place à l'individualité et à la personnalité des nouveaux recrutés.
Et en jetant aussi aux orties leurs certitudes passées.
Consulter aussi :
Qui est le « nouveau marketeur » ? - MyRHline
Bravo Anne Céline Lejeune pour cet article plein de bon sens et de justesse...
Dommage que votre démarche, ici évoquée, ne soit pas généralisée chez tous vos confrères ! Car, si l'on lit bien les annonces (et je les lis depuis de nombreux mois), c'est bel et bien le mouton à 5 pattes qui est recherché, l'animal issu du même secteur d'activité et qui en plus de savoir élaborer une stratégie sait aussi, de ses blanches mains, la réaliser en connaissant sur le bout des doigts tous les outils disponibles...
Alors qu'en penser ? Vous avez raison, la femme ou l'homme de marketing est un chef d'orchestre, qui, sans mener à la baguette les services de l'entreprise, a à sa disposition connaissances théoriques, capacité de réflexion et réactivité pour peser, influer, mettre en oeuvre les choses... dans le but de développer l'activité et de vendre (plus et mieux) !
Si la théorie est bonne, la réalité est, hélas, tout autre, dans l'univers des responsables de recrutement (feriez-vous exception ?) ! L'entreprise a trop souvent peur de se tromper et préfère toujours un bon technicien sachant utiliser les outils qu'un bon stratège se contentant d'en connaître l'existance et l'intérêt... Car, in fine, si la personne sait sortir les stats, le supérieur (qui lui est là depuis longtemps et ne connaît pas forcément les nouvelles technologies) saura toujours les interpréter !
C'est sans doute, dans de nombreux cas, une histoire de contexte, de culture d'entreprise... mais c'est aussi LA réalité ! Qu'en pensez-vous ?