Dircom’ : Refonder la communication en lui redonnant du sens

Messages uniformisés, vérité maltraitée, dissimulation, la communication brouille l'information plus qu'elle ne la porte. Le Dircom est devenu un magicien à qui l'on demande de raconter des fables et de faire des miracles. Sauf que tout le monde sait que les fables sont inventées et que les miracles, ça n'existe pas…

Peu importe le message, pourvu qu'il y ait la forme.

A trop vouloir tout contrôler, éviter tous les risques et les dérapages, à force de recettes, de schémas préétablis, la communication a fini par brouiller les messages. Un comble pour une spécialité dont l’objectif est précisément de les porter, de les rendre intelligibles au plus grand nombre.

En termes de communication comme ailleurs, le principe de précaution prévaut. Il faut donc vérifier, verrouiller, bannir systématiquement ceci, valoriser cela, tout aussi systématiquement. En fin de compte, tous ceux qui, à un titre ou un autre, sont appelés à communiquer finissent par dire les mêmes choses, de la même manière.

A l'heure de la transparence, la communication enveloppe tout d'un voile opaque d'images et de mots.

Les communicants, Dircom en tête, ne sont plus des professionnels qui se mettent au service d'un homme ou d'une entreprise pour relayer leurs idées ou pour vanter leurs produits, le plus clairement et efficacement possible. Ils sont devenus des magiciens à qui l'on demande d'enjoliver, parfois de manipuler images, faits et vérités. On attend d'eux qu'ils soient des gourous, des faiseurs de miracles.

Se contenter des faits et de la vérité ?

Pourtant, les exemples sont légion qui prouvent qu'à force de jouer avec les faits, de les utiliser selon les intérêts du moment, la confiance « des cibles » se perd.

Le grand public est de moins en moins dupe ; il n'avale plus sans ciller ce qu'on lui sert quotidiennement. Et il finit même par se méfier lorsqu'il n'y a pas lieu.

Qui peut croire en effet que toutes les entreprises sont vertueuses, que toutes ont l'environnement comme principale préoccupation ou qu'elles ont toutes pour « seules véritables richesses » les femmes et les hommes qui les composent ?

Demain, celles et ceux qui préféreront la vérité au mensonge, qui se démarqueront en disant ce qui est, clairement, sans fioriture ni éléments de langage, bref sans communication comme on l'entend aujourd'hui, ceux-là peut-être retrouveront la confiance de leurs clients ou de leurs électeurs.

A condition toutefois que ce changement soit sincère et qu'il ne devienne pas une nouvelle posture.