![]() |
Il n'y a pas si longtemps, certaines opérations n'étaient réalisables qu'en entreprise, faute de moyens techniques à l'extérieur. |
Grâce aux NTIC, chacun peut travailler où il veut, quand il veut, cela d'autant qu'avec l'avènement du Cloud, l'information dont il a besoin est elle aussi sortie de l'entreprise.
Pourquoi alors «aller au travail», perdre du temps et de l'argent en transport si on peut l'éviter ?
Et les entreprises justement, pourquoi devraient-elles continuer à acheter ou à louer de vastes bureaux s'ils ne sont plus nécessaires et que de simples espaces de réunions suffisent ?
Tous les éléments sont en place pour que la dématérialisation s'attaque à l'entreprise en tant qu'entité réelle, physique. Certains prédisent d'ailleurs la fin du management, le mode opératoire du futur reposant non plus sur des principes hiérarchiques, mais sur ceux de l'autonomie, de l’autocontrôle. C'est par exemple ce que préconisent les promoteurs de l’holacratie, une organisation qui repose sur des entités autonomes et indépendantes, reliées à une entité supérieure, l'entreprise en l'occurrence.
Dirigeants et management sont-ils prêts à troquer la traditionnelle pyramide hiérarchique qui leur confère pouvoir et autorité, et sur lequel repose le travail salarié, pour un modèle qui gomme leur propre rôle ?
Les entreprises ont-elles le choix ?
Cette question est particulièrement prégnante en France, pays où la défiance entre management et « exécutants » est aussi forte que réciproque.
Mais peut-être la question ne se pose-t-elle pas en ces termes : 80 % des emplois créés en 2013 l'ont été sous forme de CDD, tandis que depuis sa création, en 2008, le statut d'auto entrepreneur a séduit plus de 900 000 personnes.
Le processus de dénouement des liens entre entreprise et collaborateurs est déjà à l'œuvre. Est-ce la raison pour laquelle 50 % des jeunes diplômés déclarent vouloir devenir entrepreneur ?
Finalement, les entreprises n'ont peut-être pas d'autres choix que d'accorder confiance et autonomie à leurs salariés, sous peine de voir les plus talentueux d'entre eux partir et, potentiellement, devenir autant de micro concurrents.
Cette tendance à l'atomisation risque qui plus est de se renforcer à terme avec le développement de l'impression 3D, une invention à même de dématérialiser les lourds moyens de production, propres à l'entreprise.