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Plus on en parle, moins on les voit. |
Un chiffre : selon IBM, 90% des données recueillies par les entreprises l'ont été au cours de deux dernières années.
Parmi ces méga-données, les deux tiers environ sont peu ou mal utilisées. Sans doute ce chiffre et ce constat suffisent-ils à expliquer le désir désormais clairement exprimé par les entreprises d'exploiter ces «trésors».
Ainsi, selon le cabinet IDC, seules 7 % des entreprises souhaitaient s'engager sur cette voie en 2012. Deux ans plus tard, elles étaient 43 %.
Données en abondance d'un côté, volonté des entreprises de les exploiter de l'autre et, pourtant, la fameuse révolution Big Data tarde à se concrétiser.
Pourquoi ? Parce qu'il ne suffit pas de disposer d'un gisement potentiel de précieuses informations ni de vouloir les exploiter pour en tirer la substantifique moelle.
Autrement dit, sans spécialistes de la collecte, du stockage et, surtout, de l'analyse, ces données ne sont rien d'autre que de très encombrants terra-octets.
Les offres d'emploi fleurissent donc pour embaucher les professionnels qui savent traiter ces méga-données, les entreprises se livrant à une course effrénées pour attirer les meilleurs, voire pour « simplement » recruter.
Car une fois n'est pas coutume, la demande des entreprises dépasse l'offre de talents.
Résultat : les rares professionnels qui ont les multiples compétences requises — statistiques, mathématiques, développement, marketing… — sont recrutés à prix d'or, tandis que la majorité des postes proposés ne sont pas pourvus, faute de profils adéquats.
Dans ce contexte, la course à l’exploitation des données est-elle perdue d’avance pour les professionnels et en particulier pour les marketers dont la data est un levier majeur pour mieux cibler les clients ?
Qui ne forme pas peine à recruter
L'inadéquation des candidats n'est pas la seule responsable de ce décalage offre-demande.
Selon certains spécialistes en effet, les compétences recherchées par les entreprises ne sont pas toujours bien ciblées, reposant trop souvent sur des classifications informatiques qui sont aujourd'hui dépassées.
Du coup, ces mêmes entreprises refusent des spécialistes qui feraient le plus souvent très bien l'affaire après une rapide formation.
Car il apparaît en effet que les sociétés qui ont le plus de difficultés à recruter sont très souvent celles qui ne forment pas leurs salariés.
Résultat, les potentielles recrues le savent et rechignent à s'engager avec des employeurs qui ne les feront pas évoluer.
Les entreprises ont pris l'habitude de compter sur l'Ecole pour leur fournir celles et ceux qu'il leur faut, à charge pour celle-là de les former au plus près de leurs besoins.
L'accélération de la technologie est-elle compatible avec ce fonctionnement ? L'Ecole a-t-telle le temps et les moyens de s'adapter à cette accélération ? Est-ce son rôle ?
Et demain, qu'adviendra-il des formations et des jeunes diplômés lorsque l'analyse automatique des données sera suffisamment performante pour que les entreprises puissent se passer des spécialises qu'elles réclament aujourd'hui ?