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La digitalisation de la société va-t-elle révolutionner le recrutement ?
Ceux qui aujourd'hui sont exclus du marché de l'emploi y auront-ils accès demain ?
Avec ou sans numérique, il est possible, voire probable, que les travers d'hier se retrouvent demain. A moins bien sûr que celles et ceux qui ont en charge le paramétrage des nouveaux outils ne soient eux-mêmes «rebootés», que leur propre logiciel ne soit reconfiguré.
Autrement dit, ce n'est certainement pas le numérique qui changera la donne, mais les hommes.
Ces outils peuvent cependant être une aide précieuse pour qui sait les utiliser judicieusement. Ils peuvent en effet permettre aux professionnels de se concentrer sur la partie la plus noble et enrichissante de leur métier, à savoir trouver le candidat qui correspond le mieux à l'entreprise qui recrute et au poste proposé.
En débarrassant les recruteurs des tâches les plus ingrates et répétitives, ils peuvent permettre à ces mêmes recruteurs d'être plus performants sur les missions qu'ils se réservent. Un bon moyen pour eux de se focaliser sur les composantes humaine et personnelle des candidats.
En bien ou en mal, un amplificateur
Cependant, si les nouveaux moyens digitaux sont paramétrés de telle façon qu'ils reproduisent en plus grand, en plus fort et en plus rapide ce qui se faisait avant eux, il n'y a aucune raison pour que les mauvaises habitudes disparaissent.
Au mieux elles resteront les mêmes, au pis elles s'aggraveront.
Google livre un avant-goût des dérives auxquelles le recrutement numérique peut conduire. A l'origine simple moteur de recherche, Google se contentait de répondre aux questions qu'on lui posait.
Puis, son poids et son pouvoir augmentant, l'entreprise a mis en place des services payants qui permettent à ceux qui y souscrivent d'apparaître en bonne place sur ses pages de résultats, les autres se retrouvant dans les profondeurs «du classement».
Pourquoi ce modèle ne s'appliquerait-il pas au recrutement digital ?
Quoi qu'il se passe, ce sont en dernier ressort les hommes qui décident qui recruter, vers quel type de candidats se tourner.
L'exemple du fondateur de Free est à cet égard éclairant. Après avoir suivi un chemin atypique et non balisé qui l'a conduit à fonder sa propre entreprise, il vient de créer une école qui donne leur chance à ceux qui, eux non plus, n'ont-pas-fait-tout-ce-qu'il-faut-pour-réussir.
Si en revanche les recruteurs préfèrent paramétrer les outils numériques selon les mêmes critères qu'hier, ce sont les mêmes candidats qui seront sélectionnés.
Dans ce contexte, le numérique en soi n'apporte rien à la valeur ajoutée du recruteur.
Ce qui est certain en revanche, c'est que réseaux sociaux, big data et logiciels risquent d'amplifier les choix opérés par les hommes. Dans le bon comme dans le mauvais sens.
Ainsi, le recrutement numérique sera ce que les hommes en feront.